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MAURICE
Il savait, ce n'est pas douteux, Qu'il n'était pas un virtuose, Quand il annonçait tout heureux : « Je vais vous jouer quelque chose ! »
Il jouait de l'accordéon, Plutôt niais, le pauvre Maurice, Et nous, avec résignation, On attendait qu'il en finisse.
Parfois, on en avait assez Des javas, des bourrées, des valses, Et de l'entendre interpréter Son grand succès, Printemps d'Alsace.
Enfin, bon ! Son accordéon Est à présent dans une boîte, Et lui de même. Nous avons Ailleurs transporté ses pénates.
Il jouait de l'accordéon. Non, c'était pas un virtuose, Mais on voudrait bien, nom de nom Qu'il nous joue encor quelque chose.
Une bourrée, une java, Et tiens ! Même Printemps d'Alsace. Maurice nous manque. Un, deux, trois Nous avons le chagrin qui valse.
Louis Lefebvre Extrait de son Recueil de Poèmes : LE SOURIRE DU RISIBLE Prix de I'Edition Poétique 1997
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